La transformation numérique est aujourd’hui un levier incontournable pour le développement économique, social et institutionnel des pays. Elle permet non seulement d’améliorer l’accès aux services essentiels (éducation, santé, Agriculture, élevage, gouvernance, …), mais aussi de stimuler la croissance économique à travers l’innovation, l’entrepreneuriat et la modernisation des infrastructures. Le Cameroun conscient de ces opportunités, s’est engagé dans une dynamique de transformation numérique ambitieuse, matérialisée par des initiatives telles que la Stratégie Nationale de Développement 2030 (SND30) et divers projets visent à accroitre l’inclusion numérique et réduire la fracture numérique.

Cependant, cette nouvelle transition numérique s’accompagne de défis majeurs qui nécessitent une attention particulière. Parmi ceux-ci figurent, outres la sécurisation des infrastructures numériques contre les cyberattaques, la régulation efficace du secteur des télécommunications pour garantir un marché équitable et compétitif, l’élaboration et la mise en œuvre de politiques adaptées aux mutations technologiques. Ces défis exigent aux institutions publiques une capacité accrues de leurs ressources humaines à anticiper, gérer et réguler les transformations en cours.

Le Projet d’Accélération de la Transformation Numérique au Cameroun (PATNUC), placé sous la tutelle du MINPOSTEL a parmi ses objectifs majeurs, celui d'accroître l'inclusion numérique dans toute l’étendue du territoire national. Il incarne de ce fait, l’approche de la transformation numérique, ciblant un secteur hautement stratégique pour le Cameroun tout en proposant de réformer le cadre règlementaire du secteur des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC).

Cette transformation digitale passera ainsi forcément par un renforcement de capacité des principaux acteurs du numérique dans l’écosystème camerounais. Le PATNUC à travers sa composante I (Stratégie, politique publique et réglementation numérique pour l’inclusion et la transformation numérique), a organisé avec les services en charge des ressources humaines du MINPOSTEL et de l’ART, des séances de réflexions dans le but de ressortir pour chacune de ces administrations, les secteurs dont la performance nécessite une mise à jour et l’acquisition de nouvelles connaissances pour en produire des personnels bien formés.

Un personnel bien formé constitue un atout majeur pour une administration publique, en favorisant l’efficacité dans la gestion des missions, l’amélioration de la qualité du service rendu aux usagers, la réduction des erreurs administratives, ainsi que la capacité d’adaptation aux réformes et aux évolutions institutionnelles. Le programme de renforcement des capacités  cible spécifiquement le personnel du MINPOSTEL et de l’ART. Ce qui permettra de promouvoir une culture managériale forte, fondée sur l’éthique, l’efficacité, la responsabilisation et la performance (GRH), de disposer de compétences techniques souvent peu actualisées et insuffisamment orientées vers les nouvelles technologies disruptives comme l’Intelligence Artificielle (IA), de maîtriser les fondamentaux de la gestion électronique des documents administratif (GEDA), tout en leur fournissant des outils concrets pour concevoir, implémenter et suivre des processus documentaires performants, de maitriser les principes de base de la gestion des projets (PMP), de comprendre les principes de base de la communication par satellite (PBCS) et des frais d’organisation de formation « à la carte » et « badge » (FOFCB).

OBJECTIFS

2.1. Objectif global

Renforcer les capacités de deux-cent (200) personnels du MINPOSTEL sur la promotion d’une culture managériale forte, sur les nouvelles technologies disruptives et sur la gestion électronique des documents administratifs et ceux de l’ART autour de la maitrise des principes de base de la gestion des projets, de la compréhension des principes de base de la communication par satellite et des frais d’organisation de formation « à la carte » et « badge ». Ces formations stratégiques du secteur des télécommunications leur permettront d’œuvrer pour une meilleure prise en main de leurs systèmes d’information face à cette nouvelle dynamique vers la transformation numérique.

2.2. Objectifs spécifiques 

De manière spécifique, il s’agira pour les consultants de :

Éclaircir sur les approches méthodologiques   
Présenter et faire valider une méthodologie détaillée (modules, contenus et outils pédagogiques) dans un délai maximum de 08 jours après la signature du contrat et notification de démarrage du maitre d’ouvrage.

Préparer et présenter les plateaux techniques                
Mettre en place, avant chaque session, les dispositifs techniques et logistiques (salles, équipements, supports numériques) nécessaires à la transmission et la mise en pratique des connaissances, avec un taux de fonctionnalité de 100 %.

Capaciter les personnels             
Former au moins 200 agents (dont 40 % de femmes) avec un taux d’assiduité d’au moins 90 % sur chacun des modules suivants :

 Management et gestion stratégique des ressources humaines ;

 Métiers de l’IA (Intelligence Artificielle) ;

 Gestion électronique des documents administratifs (GED) et mise en place des processus associés ;

 Gestion de projets ;

 Procédures de communication par satellite ;

 Frais et procédures d’organisation logistique de formation (à la carte et badges) au Cameroun.

Évaluer les formations 

Assurer un gain moyen d’au moins 25 points entre pré- et post-tests par module, et un taux de satisfaction supérieur à 85 % des participants.

Produire des rapports de qualité            

Produire des rapports permettant d’apprécier positivement les services fait et incluant toutes les références renforçant les informations présentées ;

 Produire des rapports techniques et financiers conformes aux exigences contractuelles, incluant les statistiques de participation, les résultats des tests et les recommandations d’amélioration, soumis dans un délai maximum de 7 jours après chaque module.

PORTEE DE LA MISSION

La mission couvre, à l’échelle nationale, le renforcement des capacités de deux cent (200) agents du MINPOSTEL et de l’ART sur six domaines prioritaires identifiés : (1) management et gestion stratégique des ressources humaines ; (2) métiers de l’intelligence artificielle ; (3) gestion électronique des documents administratifs et processus associés ; (4) gestion de projet ; (5) principes de la communication par satellite ; (6) organisation de formations "à la carte" et « badges". Les contenus sont spécifiquement adaptés au secteur public et validés en amont par l’UGP et la CSRT.

  METHODOLOGIE

Les consultants proposeront des méthodologies approfondies de mise en œuvre et les contenus spécifiques de chacun des modules des formations ciblées. Des séances de travail seront organisées avec le MINPOSTEL et l’ART pour l’appropriation, l’enrichissement et la validation de cette méthodologie. L’exécution de la prestation se fera en étroite collaboration avec la Commission de Suivi et de Recette Technique (CSRT) mise en place à cet effet et qui sera tenu d’organiser de la session d’examen en vue de la validation dans un délai maximal de sept (07) jours ouvrables après dépôt officiel du livrable par les consultants.

Les enseignements seront assurés par un ensemble de formateurs, professionnels de la formation des organismes publiques. Chacun devra, avoir une spécialisation dans les tous les modules d’un domaine de formation précis, justifier d’une expertise technique et expériences avérées dans le domaine de formation dont il sera en charge.

Dans les méthodologies et les contenus proposés pour chaque module, les consultants devront à minima :

4.1. Apporter des éclaircissements sur leur compréhension de la mission

Au cours d’une réunion de cadrage, ils devront :

Éclaircir sur les démarches méthodologiques qui seront appliquées. Il s’agira notamment de :

Détailler pour chacune des formations, leurs lectures des besoins spécifiques aussi bien du MINPOSTEL, que de l’ART ;

Présenter leur stratégie pédagogique ;

Proposer en fonction des modules, des méthodologies dynamiques appropriées (exposés, études de cas, mises en situation, travaux de groupe, mini-atelier, mini-projets, démonstrations interactives, résolutions de cas, …) ;

Mettre en évidence les volets de démonstrations et exercices pratiques sur outils numériques ;

Détailler les objectifs, la structure et le déroulement des modules de formations.

Apporter des détails sur les contenus tout en distinguant clairement en fonction des modules de formation, le type d’enseignement approprié. Ils soumettront à cet effet :

Des contenus pédagogiques adaptés au secteur public et aux réalités administratives locales ;

Des modules structurés autour de cours théoriques et de cas pratiques ;

Un découpage clair entre parties théoriques et parties pratiques.

Proposer les plateaux techniques appropriés qui seront mis en place pour la transmission, l’application et la mise en œuvre pratique des connaissances 

Ils devront spécifier en ce qui concerne :

Les enseignements théoriques :

Le lieu, la durée et les conditions logistiques de chaque session ;

Le kit pédagogique pour chaque participant, comprenant :

Un (01) classeur de formation ;

Deux (02) blocs-notes (théorie/pratique) ;

Trois (03) stylos à bille ;

Une (01) clé USB de 16Go contenant les supports numériques des cours théoriques (en version française et anglaise) et documents de référence, des tutoriels facilitateurs et d’outils logiciels qui seront exploités (en version française ou anglaise).

Les démonstrations et les exercices pratiques :

Le lieu, la durée et les conditions logistiques de chaque session ;

Le matériel requis pour les simulations et travaux en sous-groupes ;

Les matériels informatiques (scanners, ordinateurs équipés, vidéoprojecteurs ou écran géant de diffusion) ;

Les outils et plateformes requis : environnement de travail préconfiguré, accès fluide à internet et autres outils estimés indispensables.

En plus, pour les formations ci-dessous, il est particulièrement attendu :

« Management et gestion stratégique des Ressources Humaines »

Les modules stratégiques (ex. gestion de conflits, conduite d’entretien, évaluation des performances, planification RH) ;

Les outils RH (fiches de poste, grilles d’évaluation, tableaux de bord, etc.) à utiliser pendant la formation ;

« Gestion des documents électroniques administratifs et mise en place des processus de gestions »

Les modules concrets à traiter : classement électronique, plan de gestion, numérisation, archivage, sécurité documentaire ;

Les outils à fournir ou mobiliser : Logiciels de GED propriétaire (SharePoint, etc.).

« Métiers de l’Intelligence Artificielle »

Les modules clés (introduction « machine learning », initiation à Python, classification automatique, analyse prédictive, visualisation de données) ;

« Gestion des projets »

Les outils à fournir ou mobiliser : Logiciels de gestion de projets propriétaire (Microsoft Projet ou similaire), version la plus récente.

Capaciter théoriquement et réaliser des cas pratiques concrets avec les apprenants

Pour chaque module de formation, ils devront préciser :

La nature (théorique/pratique) ;

Les objectifs pédagogiques spécifiques ;

Les méthodes et approches pédagogiques utilisées (pédagogie active, classe inversée, tutoriels dirigés, learning by doing, présentations croisées, exposés, démonstrations, jeux de rôles, simulation de workflow administratif, et autres) ;

Les compétences visées ;

Les impacts dans l’exercice des fonctions administratives ;

Le profil et les références du formateur mobilisé.

4.4. Evaluer la formation

Ils devront proposer :

Une évaluation diagnostique et finale des connaissances et compétences ;

Une évaluation qualitative de la prestation (à travers un questionnaire sur le taux de satisfaction des formés sur la formation reçue) :

La qualité des contenus dispensés ;

La méthodologie de transmission des savoirs ;

Le niveau d’expertise des formateurs.

Une analyse statistique des résultats pour chaque groupe, avec indicateurs de progression.

Des grilles d’auto-évaluation et de participation active.

4.5. Produire des rapports de qualité pour chacune des étapes de la prestation

Ils devront produire :

Un rapport détaillé de chacune des sessions de formation contenant :

Le programme exécuté ;

Les résultats d’évaluation ;

Les listes de présence ;

Les observations et retours des participants.

Un rapport final, incluant :

Une vue d’ensemble de toute la prestation ;

Une analyse transversale des acquis et axes d’amélioration ;

Des recommandations pertinentes pour le renforcement continu des capacités dans chacun des modules développés ;

Des outils ou modèles exploitables en fonction des modules de formation développés ;

Des techniques d’implémentation progressive dans les services concernés ;

Des stratégies de pérennisation des compétences acquises ;

Des stratégies de suivi post-formation ;

Les critères de pour évaluer les impacts des formations sur les bénéficiaires.

  DUREE ET ORGANISATION DE LA PRESTATION

La prestation est prévue pour une durée maximale de quarante (40) jours ouvrables. Elle sera organisée comme suit :

Des phases de productions, examen et validations des livrables tout au long de la prestation :

La production, le dépôt officiel, l’examen et les validations des différents livrables se feront selon le calendrier définit plus bas.

Une phase de formations à dispenser exclusivement en présentiel dans la ville de Yaoundé, s’étalant sur vingt (20) jours ouvrables inclue dans la durée de prestation.

Chacune des formations devra s’étendre sur cinq (05) jours et inclure les sessions d’évaluations, les sessions d’enseignements théoriques et pratiques, et les sessions de pauses (café, déjeuner) ;

La durée journalière d’une formation sera de 09h30, dont huit (08h) heures d’enseignements proprement dit et 1h30 de pauses ;

Deux formations se dérouleront en parallèle chaque semaine ;

Des groupes de formation dimensionnés autour de vingt-cinq (25) apprenants au maximum pour un formateur (Ratio de 1 : 25) ;

Des formations dispensées en langue française ou anglaise selon la convenance du formateur ;

Des apprenants à au moins 40% de représentativité féminine et 25% d’expression anglaise.

Les formations ciblées devront intégrer au minimum les contenus classés dans les tableaux ci-dessous et les consultants devront s’assurer de leur meilleur agencement et bonne consistance.

PROFIL DU CONSULTANT

Equipe des consultants 

Les consultants devront avoir dans leur équipe, un personnel composé de :

Un (01) Chef de Mission (CM) ;

Six (06) Experts Senior (ES) ;

Deux (02) Personnels Assistants (PA).

Qualification des consultants

Le Chef de Mission, chacun des Experts mobilisés et les Personnels Assistants devront de façon précise justifier des profils ci-dessous :

Chaque expert produira un CV détaillé et signé présentant chronologiquement ses qualifications et expériences, qu’il devra par ailleurs justifier par des diplômes, certifications, copie des contrats exécutés et procès-verbal de réception ou de validation dûment signé.

NB : Outres les personnels Experts Senior, le Chef de Mission s’attachera des services de deux (02) Personnels Assistants dont le premier l’accompagnera tout au long de sa mission et sera également chargé du suivi des formations coté MINPOSTEL et le second pendant toute la période de formation et sera chargé du suivi des formations coté ART ou MINPOSTEL.

Le fait d’avoir effectué au moins une (01) mission similaire justifiée en matière de formation d’adultes dans le secteur public en Afrique subsaharienne, serait un atout.

METHODE DE SELECTION

Il est porté à l’attention des Consultants que les Cabinets ou Groupement de Cabinets/Bureau d’études seront sélectionnés selon la Méthode « Sélection Fondée sur la Qualification des Consultants » (SQC) telle que décrite dans le Règlement de Passation des Marchés pour les Emprunteurs sollicitant le Financement de Projets d’Investissement (FPI) de la Banque Mondiale édition de Novembre 2020. La langue de travail est le français et l’anglais. Il est également porté à l’attention des Consultants que les dispositions relatives aux règles de la Banque Mondiale en matière de conflit d’intérêts sont applicables.

CONTENU DES MANIFESTATIONS À ADRESSER AU PATNUC

                 Le Coordonnateur National du Projet d’Accélération de la Transformation Numérique au Cameroun (PATNUC) invite, en vue d’élaborer la liste restreinte, les consultants admissibles à manifester leur intérêt à fournir les services décrits ci-dessus. Les cabinets/groupement de cabinets intéressés doivent fournir les informations (dépliants, brochures, etc.) indiquant qu’ils sont qualifiés pour exécuter les services. Cette manifestation rédigée en français ou en anglais devra contenir :

Une lettre de manifestation d’intérêt signée et datée ;

Un accord de groupement au cas échéant, signé par les consultants ; 

La justification du statut juridique du consultant ;

La méthodologie de travail accompagnée d’un calendrier de mobilisation des experts impliqués ;

Les pièces justificatives (copies des marchés similaires ou contrat, attestation de services fait, référence des experts) permettant la vérification des critères de sélection tel que présenté ci-dessus.

Les dossiers doivent parvenir au plus tard le 20 octobre 2025 à 16 heures :

Soit par courriel à : procurement@patnuc.cm avec copie à patnuc.composante1@patnuc.cm ;

Soit déposés sous pli fermé en cinq (05) exemplaires (un original et quatre copies) à l’Unité de gestion du Projet, à la nouvelle route Bastos, derrière Tradex, bâtiment Ancien SNV. Tél. : +237 222 232 628.   (Coordonnées géographiques : 3.88433, 11.51239) portant la mention :

« AVIS DE SOLLICITATION A MANIFESTATION D’INTERET N°016/ASMI/MINPOSTEL/PATNUC/UGP/RC2/SPM/2025 POUR LA SELECTION D’UN CONSULTANT POUR LE RENFORCEMENT DES CAPACITES AU MINISTERE DES POSTES ET TELECOMMUNICATIONS (MINPOSTEL) ET A L’AGENCE DE REGULATION DES TELECOMMUNICATIONS (ART). »